Hello Marie Pascale,
L'essai se passe de la façon suivante :
10 patients sélectionnés pour ces essais de phase 2a.
Ce produit a déjà été injecté sur une trentaine de sujets sains en phase 1, pour en tester l'aspect sécurité.
Tout s'est bien passé, hormis maux de tête pour un patient et douleur dans la mâchoire pour un autre.
Pour les 10 patients dont je suis, les essais sont répartis à Bâle et à Genève.
Ces essais sont répartis en deux cohortes de patients.
Première cohorte donc de 5 patients, avec un placebo sur les 5 patients, et ce placebo étant injecté parmi les 2 premiers patients, dont un a été perfusé à Bâle, l'autre à Genève, je suis cet autre.
Donc j'ai 50% de chances d'avoir reçu le produit.
Les 3 suivants, toujours répartis entre Bâle et Genève, recevront le produit actif.
A la fin de ces 5 premiers, une évaluation sera faite pour savoir si l'essai continue ou pas, et seuls les critères de sécurité seront considérés.
Si aucun problème passage à la deuxième cohorte de 5 patients.
Cette deuxième cohorte comprendra à nouveau 1 placebo, et 4 perfusés avec le produit avec cette fois des doses plus fortes.
Si toujours pas de soucis, l'essai en phase 2b démarreront dans plusieurs centres avec 100/150 personnes, y compris normalement en France début 2013.
La cible de la phase 2a est d'abord de tester la sécurité. De fait avec des doses minimales et une seule injection, il est peu probable de constater quelque chose de significatif.
D'autant plus si j'ai reçu le placebo
Qu'attendre de ce traitement ?
Comme je l'avais détaillé, la cible est d'abord de stopper la progression de la maladie, puisqu'il s'agit de bloquer la protéine qui serait à l'origine de la cascade inflammatoire.
Si tel est le cas, il n'est pas interdit de penser que le cerveau possède une spasticité permettant de réparer une partie des dégâts.
J'ai utilisé à dessein l'image de la baignoire qui se remplit et déborde parce que le robinet est ouvert à fond.
Fermer le robinet est déjà une étape importante pour solutionner le problème, mais cela ne signifie pas non plus que de couper l'eau suffise pour réparer les dégâts sur le parquet.
Une connexion altérée qui finit par être détruite restera détruite, mais le cerveau possède pour peu qu'il ne soit plus attaqué, une étonnante capacité de se réparer dans une certaine mesure.
Hervé Perron m'a dit que sur les souris, des souris ayant la particularité de générer cette protéine ENV également, donc plus proches de l'humain sur ce point que des souris EAE, les résultats avaient été, je cite, "spectaculaires".
On verra bien si tel est le cas sur des humains, rien n'est certain pour le moment.
Concernant mon cas personnel, à la fin de la phase 2a, me sera proposé de renouveler l'expérience cette fois avec le produit actif, 5 fois sur 5 mois, avec prolongement possible ensuite. Cette fois j'aurai l'assurance de recevoir le produit actif.
Sinon je pense que je saurai ce que j'ai reçu à la fin du test sur les 5 premiers.
Bonne journée,
Fred