Ce fil concerne principalement les soignants et l'entourage des malades ...
Sur MS-UK, tout-à-l'heure, cet article m'a interpellée, car il se trouve que je m'y suis trouvée confrontée, et, bien que j'avais pris quelques distances avec une amie SEP, ma curiosité et mon envie de comprendre les différences qui existaient entre "sa" SEP et la mienne, m'ont conduite à un réel épuisement et à y "laisser des plumes".
Bon, c'est un cas très particulier, (et je m'en expliquerai ultérieurement) avec des symptômes "psychiatriques" plus que psychologiques, hélas, ce qui m'avait fait rechercher vers d'autres pistes .... Et tourner en rond.... Jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'elle n'était plus vraiment soignée pour sa SEP, mais pour une pathologie psychiatrique (peut-être liée, dans son cas, à la SEP), et que médecins, kinés et psys, semblent avoir déclaré forfait. Bref, elle est "usante" ... Et c'est bien de cette "usure de compassion" dont il est question dans cet article.
Quand on est soi-même confronté à une certaine incompréhension de la part de l'entourage, on pense logiquement pouvoir mieux comprendre les personnes atteintes de la même maladie et qui se plaignent de rencontrer des problèmes relationnels similaires ... Attention, Danger! Vous pouvez, en plus de vos propres difficultés, vous approprier celles de votre (ami/e), et cet article peut vous aider à comprendre pourquoi il est nécessaire d'apprendre à garder une certaine distance.
J'en avais un peu parlé à certaines personnes du forum (RnRrider, Fred, et Luna, surtout, puisque psy) car SEP eux aussi, mais également à une autre psy, comme d'une expérience dont je me suis enfin sortie depuis un an. Je me suis quand même "brûlé les ailes", mais aujourd'hui, je comprends mieux ce que peuvent ressentir, parfois, les personnes qui côtoient les malades tels que nous: c'est épuisant!
Donc, l'article paru aujourd'hui sur MS-UK:
Combattre l'usure de compassion:
(06/09/14)
La première étape pour une prestation de soins efficace envers ceux qui ont la sclérose en plaques est d’abord de se prendre en charge soi-même, selon Marie Namey, une infirmière clinicienne spécialisée dans la sclérose en plaques à la Cleveland Clinic, et Ellen Reardon, une diététicienne à Walden Behavioral Care.
La présentation "Fatigue de Compassion: Prendre soin de l'aidant», à la réunion annuelle de l’ACTRISMS, à Dallas, montre comment combattre cette condition appelée «fatigue de compassion», qui diminue progressivement le sentiment de compassion chez les gens qui travaillent directement avec ceux qui souffrent de maladies chroniques ou évolutives telles que la SEP, et notamment chez les infirmières, les psychologues et les premiers intervenants. "Si vous ne vous aimez pas vous-mêmes, physiquement, émotionnellement et spirituellement, alors vous n'arriverez pas à soigner quelqu'un d'autre », ont noté les chercheurs lors de la présentation.
Le cas a été identifié chez les infirmières dans les années 1950, qui avaient fait part de leurs sentiments de désespoir, d'incompétence et de doute en elles-mêmes, de la baisse du sentiment de plaisir; le stress constant; l'anxiété, et la baisse de productivité. Par conséquent, les chercheurs considèrent qu'il est essentiel pour les soignants qui sont chargés de traiter ou de soutenir des personnes atteintes de SEP d’équilibrer la charge qui pèse à la fois sur le corps et l'esprit. Pour faire face au traumatisme vécu par les patients, les soignants peuvent éprouver le besoin de prendre du recul, de se retirer au calme et d'être sécurisés, ainsi que d'élaborer une stratégie pour faire face à la perte et au chagrin. "Pour rester à l'écart, se fixer sur notre objectif d'engagement, que se soit (dans le cadre) de notre carrière ou bien d'une mission personnelle, il (faut) savoir comment se concentrer sur ce que nous pouvons contrôler et examiner les situations comme des défis, mais, aussi, s'octroyer le droit de se divertir, éviter d'avoir des problèmes ou de stress", recommandent-elles.
Cependant, la récupération du stress, de l'anxiété, et des traumatismes associés aux soins des personnes atteintes d'une maladie chronique dépende aussi d'être solide physiquement grâce à l'exercice, de se détendre, de prendre des habitudes adéquates de sommeil, d'avoir une bonne alimentation et des soins médicaux et de prévention. Des conseils spécifiques pour s'entretenir sont : de faire des exercices de respiration, se motiver à prendre plaisir à discuter avec les gens, s'asseoir au bureau en fermant les paupières, la tête entre les mains, et se livrer à des pensées joyeuses, rester en contact avec ses proches pendant la journée, et pratiquer la méditation. "Que chaque jour soit joie, amour, espoir, rire et gratitude".
Pour les soignants qui cherchent à récupérer des effets de la fatigue de compassion, les chercheurs recommandent des formations à la culture de la compassion, au cours desquelles, les patients pourraient effectuer des pratiques contemplatives traditionnelles ainsi que des recherches sur la psychologie contemporaine et les aides scientifiques. Il est également important de réaménager l'empathie et la bienveillance envers soi et les autres.
L’usure de compassion est une combinaison de l'épuisement physique, émotionnel et spirituel, vécu par ceux qui aident les personnes en détresse. On peut identifier cet état grâce à des indicateurs tels que l'anxiété, l'irritabilité, les sautes d'humeur et des difficultés de concentration. Elle conduit à des effets néfastes chez les individus, à la fois sur le plan professionnel et personnel, allant des aidants ayant une baisse de l'estime d'eux-mêmes, un manque de confiance en eux, des changements concernant l'appétit, le sommeil, et d'autres habitudes.
Cependant, dans certains cas, cela peut conduire à la dépression, amenant les aidants à devoir se soigner eux aussi. Les soignants qui éprouvent de la fatigue de compassion passent par une série d'étapes qui commencent par ce que Namey et Reardon appellent la phase zélote, pendant laquelle la personne se sent toujours engagée et enthousiaste. La deuxième étape, la phase de l'irritabilité, transforme l'enthousiasme en déplaisir, et on commence à se plaindre du travail, et à utiliser l'humour mal à propos. Dans la phase de retrait, la personne commence à éviter les patients, ne parvenant plus à se concentrer, s'éloignant même de la famille et des amis.La quatrième phase est la phase de zombie, dans laquelle la colère commence, la relation entre collègues peut devenir conflictuelle et la patience est au niveau le plus bas chez les soignants. Ce modèle conduit à des gens qui se sentent dépassés et qui quittent la profession, parfois en lien avec une maladie somatique et des symptômes persistants tandis que d'autres se sentent souples et transforment leur attitude. Dans les deux cas, les effets de soins aux personnes atteintes de maladies évolutives comme la sclérose en plaques sont bien réels.
Les présentations de Namey et de Reardon à ACTRIMS et CMSC 2014, sur le sujet serviront de point de départ pour identifier comment éviter et traiter les difficultés rencontrées dans la prestation de soins dans la SEP, ce qui concerne à la fois le patient et le soignant.
Source: MS NewsToday © Droits d'auteur 2014 BioNews Services, LLC (06/09/14)
Sur MS-UK, tout-à-l'heure, cet article m'a interpellée, car il se trouve que je m'y suis trouvée confrontée, et, bien que j'avais pris quelques distances avec une amie SEP, ma curiosité et mon envie de comprendre les différences qui existaient entre "sa" SEP et la mienne, m'ont conduite à un réel épuisement et à y "laisser des plumes".
Bon, c'est un cas très particulier, (et je m'en expliquerai ultérieurement) avec des symptômes "psychiatriques" plus que psychologiques, hélas, ce qui m'avait fait rechercher vers d'autres pistes .... Et tourner en rond.... Jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'elle n'était plus vraiment soignée pour sa SEP, mais pour une pathologie psychiatrique (peut-être liée, dans son cas, à la SEP), et que médecins, kinés et psys, semblent avoir déclaré forfait. Bref, elle est "usante" ... Et c'est bien de cette "usure de compassion" dont il est question dans cet article.
Quand on est soi-même confronté à une certaine incompréhension de la part de l'entourage, on pense logiquement pouvoir mieux comprendre les personnes atteintes de la même maladie et qui se plaignent de rencontrer des problèmes relationnels similaires ... Attention, Danger! Vous pouvez, en plus de vos propres difficultés, vous approprier celles de votre (ami/e), et cet article peut vous aider à comprendre pourquoi il est nécessaire d'apprendre à garder une certaine distance.
J'en avais un peu parlé à certaines personnes du forum (RnRrider, Fred, et Luna, surtout, puisque psy) car SEP eux aussi, mais également à une autre psy, comme d'une expérience dont je me suis enfin sortie depuis un an. Je me suis quand même "brûlé les ailes", mais aujourd'hui, je comprends mieux ce que peuvent ressentir, parfois, les personnes qui côtoient les malades tels que nous: c'est épuisant!
Donc, l'article paru aujourd'hui sur MS-UK:
Combattre l'usure de compassion:
(06/09/14)
La première étape pour une prestation de soins efficace envers ceux qui ont la sclérose en plaques est d’abord de se prendre en charge soi-même, selon Marie Namey, une infirmière clinicienne spécialisée dans la sclérose en plaques à la Cleveland Clinic, et Ellen Reardon, une diététicienne à Walden Behavioral Care.
La présentation "Fatigue de Compassion: Prendre soin de l'aidant», à la réunion annuelle de l’ACTRISMS, à Dallas, montre comment combattre cette condition appelée «fatigue de compassion», qui diminue progressivement le sentiment de compassion chez les gens qui travaillent directement avec ceux qui souffrent de maladies chroniques ou évolutives telles que la SEP, et notamment chez les infirmières, les psychologues et les premiers intervenants. "Si vous ne vous aimez pas vous-mêmes, physiquement, émotionnellement et spirituellement, alors vous n'arriverez pas à soigner quelqu'un d'autre », ont noté les chercheurs lors de la présentation.
Le cas a été identifié chez les infirmières dans les années 1950, qui avaient fait part de leurs sentiments de désespoir, d'incompétence et de doute en elles-mêmes, de la baisse du sentiment de plaisir; le stress constant; l'anxiété, et la baisse de productivité. Par conséquent, les chercheurs considèrent qu'il est essentiel pour les soignants qui sont chargés de traiter ou de soutenir des personnes atteintes de SEP d’équilibrer la charge qui pèse à la fois sur le corps et l'esprit. Pour faire face au traumatisme vécu par les patients, les soignants peuvent éprouver le besoin de prendre du recul, de se retirer au calme et d'être sécurisés, ainsi que d'élaborer une stratégie pour faire face à la perte et au chagrin. "Pour rester à l'écart, se fixer sur notre objectif d'engagement, que se soit (dans le cadre) de notre carrière ou bien d'une mission personnelle, il (faut) savoir comment se concentrer sur ce que nous pouvons contrôler et examiner les situations comme des défis, mais, aussi, s'octroyer le droit de se divertir, éviter d'avoir des problèmes ou de stress", recommandent-elles.
Cependant, la récupération du stress, de l'anxiété, et des traumatismes associés aux soins des personnes atteintes d'une maladie chronique dépende aussi d'être solide physiquement grâce à l'exercice, de se détendre, de prendre des habitudes adéquates de sommeil, d'avoir une bonne alimentation et des soins médicaux et de prévention. Des conseils spécifiques pour s'entretenir sont : de faire des exercices de respiration, se motiver à prendre plaisir à discuter avec les gens, s'asseoir au bureau en fermant les paupières, la tête entre les mains, et se livrer à des pensées joyeuses, rester en contact avec ses proches pendant la journée, et pratiquer la méditation. "Que chaque jour soit joie, amour, espoir, rire et gratitude".
Pour les soignants qui cherchent à récupérer des effets de la fatigue de compassion, les chercheurs recommandent des formations à la culture de la compassion, au cours desquelles, les patients pourraient effectuer des pratiques contemplatives traditionnelles ainsi que des recherches sur la psychologie contemporaine et les aides scientifiques. Il est également important de réaménager l'empathie et la bienveillance envers soi et les autres.
L’usure de compassion est une combinaison de l'épuisement physique, émotionnel et spirituel, vécu par ceux qui aident les personnes en détresse. On peut identifier cet état grâce à des indicateurs tels que l'anxiété, l'irritabilité, les sautes d'humeur et des difficultés de concentration. Elle conduit à des effets néfastes chez les individus, à la fois sur le plan professionnel et personnel, allant des aidants ayant une baisse de l'estime d'eux-mêmes, un manque de confiance en eux, des changements concernant l'appétit, le sommeil, et d'autres habitudes.
Cependant, dans certains cas, cela peut conduire à la dépression, amenant les aidants à devoir se soigner eux aussi. Les soignants qui éprouvent de la fatigue de compassion passent par une série d'étapes qui commencent par ce que Namey et Reardon appellent la phase zélote, pendant laquelle la personne se sent toujours engagée et enthousiaste. La deuxième étape, la phase de l'irritabilité, transforme l'enthousiasme en déplaisir, et on commence à se plaindre du travail, et à utiliser l'humour mal à propos. Dans la phase de retrait, la personne commence à éviter les patients, ne parvenant plus à se concentrer, s'éloignant même de la famille et des amis.La quatrième phase est la phase de zombie, dans laquelle la colère commence, la relation entre collègues peut devenir conflictuelle et la patience est au niveau le plus bas chez les soignants. Ce modèle conduit à des gens qui se sentent dépassés et qui quittent la profession, parfois en lien avec une maladie somatique et des symptômes persistants tandis que d'autres se sentent souples et transforment leur attitude. Dans les deux cas, les effets de soins aux personnes atteintes de maladies évolutives comme la sclérose en plaques sont bien réels.
Les présentations de Namey et de Reardon à ACTRIMS et CMSC 2014, sur le sujet serviront de point de départ pour identifier comment éviter et traiter les difficultés rencontrées dans la prestation de soins dans la SEP, ce qui concerne à la fois le patient et le soignant.
Source: MS NewsToday © Droits d'auteur 2014 BioNews Services, LLC (06/09/14)