La Syncytine (source Wikipédia)
La syncytine est une protéine d’enveloppe exprimée par la famille des rétrovirus endogènes humains W (HERV-W). Cette protéine d’origine virale joue un rôle essentiel lors de la formation du placenta au moment de la grossesse et pourrait être impliquée dans le développement de diverses pathologies.
l’ADN de l’Homo sapiens est composé de vestiges rétroviraux. Comme tout rétrovirus endogène humain, le génome du HERV-W a été intégré à celui de l’Homme lors d’une infection (qui aurait eu lieu il y a environ 25 à 40 millions d’années) des cellules de la lignée germinale de ce dernier. Cette infection a permis la transmission de l’ADN viral d’une génération à une autre, intégrant ainsi de manière permanente l’information génétique virale dans le génome humain.
La passation intergénérationnelle est en grande partie due à l’implication des mécanismes de défense anti-viraux humains qui ont permis la désactivation du virus (par mutation des protéines fonctionnelles ou des régions régulatrices) avant qu’il n’ait le temps de compléter son cycle réplicatif. L’inactivation du HERV-W ne fut que partielle, d’où l’expression de la syncytine et de sa préservation probablement sélective d’un point de vue évolutif.
La syncytine est une glycoprotéine d’enveloppe rétrovirale possédant des capacités fusogéniques induisant la formation de syncytium (cellules polynucléées découlant de fusion cellulaire). Elle est abondement exprimée au niveau du placenta durant la grossesse. Chez l’humain les cytotrophoblastes jouent un rôle crucial dans le développement fœtal et placentaire. Au début de la grossesse ces cellules prolifèrent et envahissent l’endomètre maternel où elles forment les villosités d’ancrage placentaire. C’est à ce moment que la syncytine entre en jeu en induisant la différentiation et la fusion des cytotrophoblastes en une couche continue multinucléée nommée le syncytiotrophoblaste. Cette structure sera le siège des interactions fœto-maternelles (échange de nutriments essentiels, régulation de la réponse immune, protection contre d’éventuels pathogènes) et de diverses fonctions spécifiques au placenta (synthèse et sécrétion d’hormones influençant le développement fœtal). Comme plusieurs protéines d’enveloppes rétrovirales, la syncytine aurait elle aussi des propriétés immunosuppressives qui serviraient à moduler le système immunitaire maternel afin d’éviter la reconnaissance de l’embryon en tant qu’antigène exogène.
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La syncytine est transcrite depuis le chromosome 7, en région 7q21.29. Son expression est régulée positivement par la sécrétion de progestérone. Ainsi l’augmentation de syncytine va de pair avec l’accroissement considérable de sécrétion de progestérone3 qui marque une fécondation réussie, ce qui est plutôt logique puisqu’une expression massive de syncytine est nécessitée dès le début de la grossesse afin de produire le placenta qui soutiendra l’embryon au cours de son développement. Chez les tissus non placentaires, la transcription de syncytine est supprimée à l’aide d’une méthylation CpG des gènes